Page:France - Saint Yves.djvu/70

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devint depuis, une vie de désœuvrement et d’ennui où l’on ne savait que faire pour tuer le temps. Un jour donc, chargé de défendre le grand courtil, nouvellement ensemencé, contre les ravages des innombrables pigeons qui peuplaient les colombiers du voisinage, Yves reçoit la visite de quelques jeunes amis de la presqu’île et des environs.

Pour avoir le temps de se livrer à leurs pieux amusements, prières, processions, messe peut-être, et chanter comme à l’église de saint Tugdual, Yves imagina de se faire aider par eux à porter les treillis de la charrette et une vieille roue de voiture à l’entrée du champ. Les pigeons qui les regardaient travailler du haut de leurs donjons, ne durent être guère effrayés de ces naïves précautions, et cependant les enfants purent s’absenter sans qu’un seul de ces pillards descendît dans le courtil : un ange en défendait l’entrée pendant que les pieux enfants se livraient à leurs saints amusements.

Ce ne fut pas sans doute le seul miracle opéré autour de Kermartin. Dans les environs, il n’y a guère de paroisses qui n’aient conservé quelques souvenirs du passage de saint Yves pendant son enfance. Il accompagnait son père à plusieurs des pèlerinages ou pardons qui existaient déjà au pays