Page:France - Saint Yves.djvu/85

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et réserva d’une manière spéciale Orléans pour ce cours, en y envoyant les maîtres les plus savants dans cette matière si importante. La papauté encouragea l’Université de Paris qui se fit gloire de s’appeler la Fille aînée des rois, comme la nation s’appelait elle-même la Fille aînée de l’Eglise. Plusieurs bulles pontificales accordèrent des privilèges aux écoliers qui la fréquentaient. Ces privilèges devinrent quelquefois si exorbitants, que l’autorité civile se crut en droit d’intervenir. De là des conflits dont le recteur profita habilement pour se conserver dans une indépendance qui ne manquait ni de grandeur ni de fierté. De leur côté, les poètes et les écrivains ne trouvent point de termes assez élogieux pour célébrer cette grande institution, dont la gloire rejaillit sur la ville elle-même. Ils comparent Paris à Athènes, mais à Athènes régénérée par le christianisme. Telle était l’Université de Paris, telle était la gloire de cette école, quand Yves de Kermartin et ses jeunes compagnons se présentèrent pour en suivre les cours.

La rue de Fouare ou du Feurre, où ils s’établirent, était ainsi appelée, dit Jaillot, à cause des bottes de paille dont étaient jonchés les lieux dans lesquels les écoliers prenaient leurs leçons. C’est