Page:France - Saint Yves.djvu/90

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noncé ses vœux, la chapelle des Franciscains qui venaient de s’établir à Paris, et furent probablement ses directeurs spirituels, voilà quels étaient les lieux ordinaires de ses promenades. Il y priait avec la plus grande dévotion, et c’est dans ces pieuses pratiques que le saint jeune homme trouvait un remède contre le chagrin de se voir si loin de sa Bretagne.

Déjà il s’était écoulé neuf ans depuis son arrivée à Paris. Yves y avait étudié avec beaucoup d’assiduité et un succès complet. On croit qu’il fut Maître-ès-arts, et quelques auteurs prétendent qu’il avait même enseigné les belles lettres pendant un certain temps : un témoin affirme avoir assisté à ses leçons. S’il avait suivi cette voie, sa science et sa piété lui eussent permis de parcourir une carrière, où sa renommée aurait égalé ou peut-être dépassé celle de son compatriote Abélard, au siècle précédent. Mais Yves ne cherchait pas à être célèbre ; il devait être un Saint. Il cessa donc d’enseigner pour apprendre encore, et s’adonna avec ardeur à l’étude de la théologie et du Droit-Canon, c’est-à-dire la science de Dieu et la connaissance des lois.

Le roi de France ayant cependant désigné la