Page:France - Saint Yves.djvu/97

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l’attendait dans la rue, et qu’il fallait descendre la bougette, ce que je fis aussitôt, sans défiance, pour mon malheur. Maintenant voilà que le second marchand vient m’intenter un procès, pour réclamer la valise. » — « Laissez-moi cette affaire, répondit le jeune avocat ; je me charge de vous tirer d’embarras. Vous avez eu tort de livrer ce dépôt sans la présence des deux marchands, mais le mal n’est pas irréparable. »

Le jour de l’audience arrivé, Yves se présente devant le Juge comme défenseur de la veuve. « Par le plus grand des bonheurs, nous avons, dit-il, trouvé la bougette et nous sommes prêts à la livrer, dès que les deux marchands seront présents, d’après ce qui a été convenu avec eux. » Le plaignant, qui ne s’attendait guère à ce moyen de défense, commença à pâlir, puis s’avoua coupable et dénonça son complice. La valise ne contenait que quelques vieux clous, qu’ils voulaient faire passer pour de l’argent, au détriment de la pauvre hôtesse. À quelques jours de là, convaincus probablement de quelques nouvelles friponneries, les deux marchands furent pendus aux gibets de la ville.

On voit encore, à Tours, entre la cathédrale et l’archevêché, les restes du vieux présidial, et la