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Page:France d’Hézecques - Souvenirs d’un page de la cour de Louis XVI.djvu/153

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SOUVENIRS D’UN PAGE.

à la chute du jour, les gardes de la porte remettaient leurs postes aux gardes du corps.

M. de Vergennes était le capitaine de cette compagnie, qui était habillée comme les gardes du corps, à l’exception du galon, qui était moitié or et moitié argent.

Il y avait encore deux faibles compagnies de gendarmes et de chevau-légers, l’une habillée de rouge et noir, l’autre de rouge et blanc, galonnées en or. Elles étaient commandées, la première par le prince de Soubise, l’autre par le duc d’Aiguillon. Ces compagnies ne faisaient de service et ne montaient à cheval que dans les cérémonies ; mais, tous les soirs, elles envoyaient un cavalier prendre le mot d’ordre, que le roi donnait, à neuf heures, aux officiers de tous les corps.

Le grand-prévôt de l’hôtel, le marquis de Sourches, commandait une compagnie de gardes chargés de la police. Outre ces moyens de sûreté, les Suisses du château faisaient des patrouilles dans les nombreux et obscurs détours des labyrinthes de l’intérieur ; ils avaient avec eux des chiens barbets, dressés à fureter dans tous les coins, pour voir si personne ne s’y cachait. Sans ces précautions, cette multitude de corridors, de passages, d’escaliers, seraient devenus un repaire de voleurs.

Le régiment des gardes françaises, en garnison à Paris, et celui des gardes Suisses, caserné à Rueil et à Courbevoie, envoyaient tous les dimanches un fort