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SOUVENIRS D’UN PAGE.

roi Robert, en l’honneur de saint Germain, évêque d’Auxerre.

On voyait encore avec intérêt le petit Mont-Chauvet, qui servait de but au bon roi Henri, quand, d’après les usages de ses fidèles Béarnais, il jouait au mail. Un grand nombre de croix, qui avaient aussi leurs noms, servaient de même à se diriger dans ce vaste labyrinthe que Louis XVI connaissait mieux que personne.

Les grands voyages de la cour étaient ceux de Compiègne et de Fontainebleau, parce qu’alors presque toute la maison du roi le suivait, tandis qu’à Marly, Choisy, Rambouillet, il n’y avait qu’un petit nombre de personnes.

À Fontainebleau, le roi logeait dans la partie circulaire de la cour dite du Donjon. On y arrivait de ce même côté, ou par la galerie de François Ier, qui aboutissait à la chapelle et au beau perron de l’escalier du fer à cheval, dans la cour du Cheval-Blanc, où sont à présent les élèves de l’École militaire.

La première pièce de l’appartement du roi était la salle des Gardes, appelée Chambre de saint Louis, parce qu’on prétend que ce monarque l’avait fait bâtir et y couchait ; mais il en reste tout au plus les gros murs. On passait de là dans l’antichambre, formée d’un ancien passage où fut arrêté le maréchal de Biron, insensible aux bontés d’Henri IV. Après cette pièce était la salle des Nobles, ce qu’à Versailles on nommait l’Œil-de-Bœuf, qui communiquait à la chambre à coucher du roi et à ses autres cabinets, donnant