En 1786, les quatre ministres étaient les maréchaux de Ségur et de Castries, le baron de Breteuil et le comte de Vergennes.
Le premier, chargé du département de la guerre, y avait succédé à M. de Montbarey en 1780. Brave dans les rangs de l’armée, il avait perdu un bras à la bataille de Laufeld et s’y était distingué. Son esprit était assez pénétrant pour bien administrer le contentieux de son département et le diriger dans des temps ordinaires ; mais sa tête n’eût point été assez forte pour des moments orageux, aussi le renvoya-t-on un des premiers quand les troubles commencèrent à agiter la France, et sa conduite, pendant la révolution, fut loin de montrer une âme forte et à la hauteur de ces époques de troubles.
Le maréchal de Castries, à qui l’on confia le ministère de la marine en 1780, succéda à M. de Sartines. On retombait, en le plaçant dans ce poste important, dans la même faute qu’on avait déjà faite en ôtant à M. de Sartines la direction de la police pour lui donner celles de nos flottes ; car M. de Castries, toujours officier de terre, n’avait vu de ports et de vaisseaux que comme curieux et ignorait tout qui avait rapport à l’importante partie dont il était chargé.
M. de Vergennes justifiait la confiance de son maître par les bonnes relations qu’il avait conservées avec les puissances. C’était à lui qu’on devait le traité de paix de 1783. Cependant, s’il faut en croire un officier général célèbre dans cette guerre, M. de Vergennes,