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VII
ET LES DIALOGUES SUR LA PEINTURE

stituer par la pensée, à en aimer la simplicité, la noblesse, la symétrie, à en déchiffrer les inscriptions.

Bien des fois, dans Évora même, le maître et l’élève, non sans quelque dédain pour la vieille cathédrale gothique, ont dû, au sortir du palais épiscopal, s’arrêter devant le temple de Diane, en faire le tour pour admirer l’élégance de ses proportions, la grâce de ses colonnes corinthiennes. Et, dans les rêves de l’enfant, comme autrefois dans ceux des Barbares, Rome se dressait sacrée et redoutable, métropole de toute civilisation, source de tous les arts, magnifiée moins encore par les fastes de son Église que par ses souvenirs païens.

Comment n’aurait-il pas eu l’ambition d’en contempler un jour les merveilles ?

Mais le moyen d’entreprendre sans ressources assurées un tel voyage, long et dispendieux ? Il eût fallu, pour se le permettre, obtenir du roi son agrément, et, qui plus est, un viatique. C’est à quoi s’employa l’infant Dom Luiz, d’accord, je suppose, avec son frère Dom Affonso et la petite cour d’Évora. On fit valoir que, jeune, lettré délicat, déjà expérimenté dans le dessin et la peinture, Francisco saurait mieux que tout autre étudier en Italie, pour les divulguer à son retour, les règles de l’art antique et les théories nouvelles, dont on