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LETTRE D’A. FRESNEL A F. A R A G 0. 35

N" III (A).

N° III (A).

A. FRESNEL A F. ARAG0 w .

Mathieu, le s6 octobre i8i5.

Monsieur,

Quelques jours après vous avoir annoncé que je croyais avoir trouvé l’explication de la diffraction, j’ai construit un micromètre, au moyen duquel je suis parvenu à faire des observations assez exactes pour ne plus douter de la justesse des formules auxquelles m’avait conduit la ihéorie des vibrations.

Une expérience fort simple m’avait prouvé que les rayons de la lumière pouvaient agir les uns sur les autres, s’affaiblir et s’éteindre, même presque complètement, lorsque leurs vibrations se contrariaient ; s’ajouter l’un à l’autre et se fortifier mutuellement, au contraire, lorsqu’ils vibraient d’accord. C’est sur ce principe que j’ai basé mon explication de la diffraction.

En étendant cette théorie des ondulations et de l’influence qu’exercent les rayons les uns sur les autres à la réflexion et à la réfraction , j’ai trouvé la raison des lois auxquelles la marche de la lumière est assujettie dans ces deux phénomènes. J’ai exposé cette théorie et les expériences qui m’y ont conduit dans un Mémoire que j’ai envoyé à mon oncle, le 16 de ce mois, pour qu’il le présentât à M. le Secrétaire perpétuel de la première classe de l’Institut. Vous l’avez peut-être déjà parcouru. Je désirerais bien savoir quel jugement vous en portez. Votre suffrage est celui que j’ambitionne le plus.

L’explication que j’y donne de la réfraction est fondée sur l’hypothèse que les ondulations de la lumière dans les mêmes milieux ont <•’ Lettre communiquée par les fils de M. Arago. 5.