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EXTRAIT DE LA PRÉFACE

à la Bibliothèque du Roi, est cependant un des plus précieux, et nous a fourni d’excellentes leçons. Il a d’ailleurs le mérite d’avoir mieux conservé l’ancien langage que la plupart des autres.

8330–8331. On voit à la tête du second volume une table des matières, et à la feuille qui suit cette table, une miniature divisée en quatre tableaux avec une vignette, au bas de laquelle sont les armes de Bourbon, sans casque, soutenues par un lion.

Le titre de ce volume, qui contient le quatrième volume de l’édition de Sauvage, est le même que dans le manuscrit 8329, auquel celui-ci est entièrement semblable, non-seulement en ce point, mais encore par rapport à la préface du commencement et à l’addition qui le termine.

No 8331. Manuscrit de la Bibliothèque du Roi, in-folio, relié en bois, couvert de velours violet, sur lequel on voit la marque des plaques dont il était garni. L’écriture sur vélin est de la fin du quatorzième siècle.

Sur une feuille blanche, qui est en tête, on lit, d’une main moderne : Des manuscrits de M. l’archevéque de Reims.

On voit au premier folio écrit une miniature divisée en deux tableaux. Dans le premier est un chanoine qui parait être en surplis avec l’aumusse sur le dos (c’est sans doute Froissart), qui présente son livre au roi d’Angleterre, qu’on reconnaît aux léopards peints sur sa robe. Le second représente l’entrevue d’Isabelle de France avec le roi Charles-le-Bel, son frère. Au bas sont des armes. On trouve dans la suite plusieurs autres miniatures d’assez mauvais goût, ainsi que les vignettes. Il est à remarquer que la première miniature est entourée d’une chaîne d’or, et que dans toutes les autres, l’espace qui est entre les deux colonnes est orné d’une pareille chaîne. Je rapporterai sur cet usage des peintres anciens le passage suivant, tiré de la 28e sérée de Bouchet, page 90, vo :

« Ce conte achevé, quelqu’un va demander une chose à quoy possible beaucoup n’ont pas pensé : c’est pour quoy il y a à l’entour des excellens ouvrages et bien élabourez tableaux, des chaînettes ? Il fut respondu que quand ces bons maistres vouloient monstrer une pièce parfaite et exquise et là où il ne falloit plus mettre la main, qu’ils mettoient à l’entour de ces divins ouvrages des chaînettes et liens pour donner à entendre aux plus spirituels que ce tableau estoit fait de tel artifice et industrie que s’il n’estoit retenu et enchaîné il pourroit s’en aller, comme s’ils eussent voulu empêcher ceux qui esloient aviez en ce tableau de bouger de là. »

Les titres des chapitres sont écrits en rouge et les premières lettres des chapitres dorées et enluminées.

Ce manuscrit, qui a pour titre

« Cy commence le Prologue de sire Jehan Froissart sur ces présentes croniques d’Angleterre, »

contient le premier volume du Froissart de Sauvage. Il est fâcheux que le copiste se soit quelquefois permis de supprimer des détails qui ne sont rien moins qu’inutiles. Il a surtout tellement mutilé l’histoire, depuis la guerre de Castille, entre les deux frères Don Pierre et Henri, que toute cette partie, jusqu’à la fin, si l’on en excepte quelques chapitres, qui ont la même étendue que dans les autres manuscrits, doit être regardée comme un abrégé. On trouve sur le verso du dernier folio des vers français d’une écriture plus moderne que le manuscrit. Au bas est une fleur de lis assez mal dessinée, au-dessous de laquelle est une grande lettre effacée, après laquelle on lit : Oiric le Roy.

No 8332. Manuscrit de Béthune, aujourd’hui de la Bibliothèque du Roi, un volume in-folio, maroquin rouge, aux armes de Béthune, écrit sur vélin vers le commencement du quinzième siècle. Il contient 405 folios chiffrés d’une main moderne.

Sur une feuille de vélin blanc, à la tête du volume sont : les armes de premier parti écartelé, aux premier et quatrième d’hermines, et aux deux et trois d’argent à deux fasces de gueule, qui est Derval. Le second parti écartelé au premier de France, aux second et troisième de Laval Montmorency ; au quatrième bâtard de Bourbon, coponnée d’argent et de sable, et sur le tout du second parti de gueule au lion d’argent armé, lampassé et couronné d’or.

On trouve ensuite la table des chapitres de la seconde partie de l’histoire de Froissart, et qui par conséquent est déplacée. Après la table est un feuillet de parchemin sur lequel sont peintes les armes de Béthune.

Ce volume est orné d’un grand nombre de miniatures de différentes grandeurs et toutes de très mauvais goût. La première est divisée comme celle du manuscrit 8321 et représente les mêmes sujets. Après la miniature on lit ce titre :

« Cy commencent les Croniques que fist sire Jehan Froissart, lesquelles parlent des nouvelles guerres de France, d’Angleterre, d’Escoce, d’Espaigne et de Bretaigne, et sont divisées en quatre parties dont le premier chapitre fait mention de la cause pourquoy elles sont faites. »

Ce titre est en lettres rouges, ainsi que tous les