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LIVRE II.

messire Josse de Hallewyn et messire Olivier de Guissy ; pour le second le seigneur de la Chapelle et le seigneur de Mornay ; pour le tiers le seigneur de Hillebecque et le seigneur de Lalaing ; pour le quart, messire Tristan du Roy et messire Jean de Jumont.

Item s’ensuivent ceux qui offrirent les bannières de la guerre.

Et pour la première le seigneur de Lindenalle ; et pour la seconde, messire Lyonnel d’Arainnes, pour la tierce, messire Gilles de la Gruthuse, et pour la quarte, messire Jean de Limossolon.

Item s’ensuivent ceux qui offrirent les bannières du tournoy.

Pour la première, messire Orengoys de Rilly ; pour la seconde, le seigneur de La Mote ; pour la tierce, messire Jean de Disquemude ; pour la quarte, messire Guillaume de la Clique.

Item s’en suivent les noms des seigneurs qui, après l’obsèque fait, mirent le corps du comte de Flandre en terre : messire Jean de Vienne, amiral de France, le seigneur de Ghistelles, messire Walerant de Raineval, le chastelain de Disquemude, le seigneur de Ray et messire Anceau de Salins.

Item s’ensuivent les noms de ceux qui enterrèrent le corps de la comtesse, femme qui fut au comte : messire Guy de la Trimoille, le seigneur de Sully, le seigneur de Chastillon, le maréchal de Bourgogne, messire Gérard de Ghistelles, messire Henry d’Antoing et le chastelain de Furnes. Et est à savoir que tous ceux qui furent en office à l’entrer en l’église de Saint Pierre de Lille, quand les corps y furent apportés la vesprée, ils demeurèrent chacun à l’office et le lendemain à la messe, tant des chevaliers armés comme de ceux qui portoient bannières, et aussi les écuyers qui menèrent les chevaux.

Item y ot à l’apporter les corps du comte de Flandre et de la comtesse sa femme parmi la ville de Lille, venant jusques à l’église de Saint Pierre, quatre cens hommes ou environ tous noirs vêtus ; et portoit chacun ces dits hommes une torche pour convoyer les corps jusques à l’église de Saint-Pierre ; et ces quatre cens hommes dessus dits tinrent les torches à lendemain en la dite église durant la messe ; et tous ceux qui les tenoient étoient échevins des bonnes villes ou officiers de son hôtel ; et dit la messe l’archevêque de Reims ; et étoit accompagné de l’évêque de Paris, de l’évêque de Tournay, de l’évêque de Cambray, et de l’évêque d’Arras ; et si furent avecques eux cinq abbés.

Item il est à savoir que il y ot en l’église à l’obsèque, un travail auquel il y avoit sept cens chandelles ou environ, chacune chandelle de une livre pesant ; et sur ce travail avoit cinq bannières ; celle du milieu étoit de Flandre, la dextre d’Artois, la senestre au-dessous de la comté de Bourgogne, la quarte de la comté de Nevers, et la cinquième de la comté de Rethel ; et étoit le travail armoyé d’un lez d’écussons de Flandre, et au lez senestre de madame d’écussons de Flandre et de Brabant ; et aval le moûtier y avoit douze cent et vingt six chandelles ou environ, pareilles à celles du travail. Et n’y avoit dame ni damoiselie, de par monseigneur le duc de Bourgogne ni de par madame sa femme, fors la gouverneresse de Lille, femme au gouverneur ; et y fit-on un moult très bel dîner ; et furent délivrés de tous coûtages et frais, tant de bouche comme aux hôtels, tous chevaliers et écuyers qui la nuit et le jour de l’obsèque y furent ensoignés. Si leur furent envoyés tous les noirs draps de quoi ils furent vêtus à l’obsèque.

Après toutes ces choses faites, chacun retourna en son lieu ; et laissa le duc de Bourgogne ès garnisons de Flandre et par toutes les villes chevaliers et écuyers, quoique les trêves fussent jurées, accordées et scellées entre France et Angleterre, et de tous les pays conjoins et adhers avecques eux ; et se tenoit chacun sur sa garde ; et puis retourna le duc de Bourgogne en France ; et madame sa femme demeura un temps en Artois.


CHAPITRE CCXVIII.


Comment, nonobstant ces trèves, les Anglois coururent en Escosse, où ils firent plusieurs maux ; et d’une ambassade envoyée par le roi de France en Escosse pour nuncier les dites trèves ; et comment aucuns François allèrent faire armes en Escosse.


Vous avez bien cy dessus ouï recorder comment les seigneurs de France, qui au parlement étoient en celle ville que on dit Lolinghen, qui sied entre Calais et Boulogne, se chargèrent à leur département que ils signifieroient les trèves qui prises étoient de toutes parties entre eux et les Anglois, aux Escots et au roi d’Escosse, par quoi nuls mautalens ni guerre ne se