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Méliador

« .I. enfant qui est moult propisces,
« Plains de bon meurs et vuis de visces,
« Filz dou duch, le vostre compere.
« En cel enfant on considere
2470 « Tant de biens et d’avancement,
« Selonch le grant commencement
« C’on voit en lui, que c’est merveilles.
« Si seroit moult bon qu’ens es veilles,
« Par devant ceste Ascention
2475 « Dont fait nous avés mention,
« De vostre feste qui venra f. 19 c
« Et qui si noble se tenra,
« Il y fust et le veïssiés ;
« Siques, monsigneur, escrisiés
2480 « Deviers son pere et li mandés
« Que son fil avoir vous volés.
« Il en sera tous resjoïs. »
Li rois a ces parlers oÿs.
Si dist : « C’est bon. Tost on escrise. »
2485 Lors fu escript sus le devise
Que compté vous ay maintenant,
Et se partirent, tout errant,
Dou noble roy li messagier,
Qui si bien peurent esploitier,
2490 Qu’il sont en Cornuaille entré.
Adont ont dou duch demandé
Ou il estoit, on leur ensengne.
Quant on voit qu’il sont de Bretagne
Et messagier au noble roy,
2495 Cil ont trové en bon arroy
Le duch en une cité bonne,
Que lors on appelloit Tarbonne.
Cilz dus avoit a nom Patris.
De renommée et de grant pris
2500 Estoit en ycelle contrée,
Et mesnie moult renommée,