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xxiv
Introduction

quatorze jours plus tard, à Signandon, et ils promettent de s’y rendre (v. 15346).

Mais revenons à Méliador et à ce qui lui advint après qu’il eût vaincu Gerpin. À la recherche d’un nouvel adversaire, il trouve Tangis le Norois, l’invite à jouter avec lui et le met en assez mauvais point. Le soir venu, il loge chez une dame veuve, et apprenant d’elle qu’un tournoi doit avoir lieu à Signandon, il se met en devoir d’y aller. Deux jours plus tard, se croisant avec Sansorin, un chevalier de quête, il éviterait volontiers le combat pour ne pas manquer le tournoi, mais Sansorin est le parent de Camel et brûle de se mesurer avec le vainqueur de son cousin. Mal lui en prend cependant, car, grièvement blessé à son tour, il est contraint de se faire soigner dans un manoir voisin, tandis que Méliador parvient en temps utile à Signandon où tout est préparé pour le tournoi (v. 15957).

Plus de cent chevaliers de quête sont présents à l’ouverture de la fête et, parmi eux, Méliador et Agamanor que Florée signale tout d’abord à l’attention d’Hermondine. Tous deux s’y couvrent de gloire ; mais, lorsqu’ils sont enfin aux prises l’un avec l’autre, le fils du duc de Cornouailles désarçonne Agamanor. La valeur de celui-ci n’en fait pas moins une forte impression sur le roi Hermond. Dès maintenant, toutefois, c’est Méliador que les hérauts désignent comme devant recueillir l’honneur de la journée, et le chevalier au Soleil d’Or s’efforce de justifier leurs prévisions. Agamanor n’abandonne pas cependant tout espoir de triompher et ses beaux faits d’armes lui valent de nouveaux applaudissements. Cependant le combat cesse avec le jour et chacun rentre à son logis pour se préparer à la fête de nuit où Méliador s’entend décerner le prix du tournoi (v. 16742).

Le vainqueur se tient à l’une des portes de la chambre où vient d’être proclamé le résultat et, lorsque passe Florée, il la prie à voix basse de ne point oublier le chevalier qui la délivra de Camel ; mais cet appel n’attire pas sur lui l’attention de la damoiselle qui, le prenant pour un valet, passe