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Analyse de Méliador

cependant à porter à son maître les propositions du chevalier breton que Flori consent à ne pas quitter avant le retour de Dagor (v. 24449).

Interrogé dès son retour à Dublin sur l’état de défense de l’Irlande, Dagor annonce au roi Sicamont la défaite de ses plus vaillants hommes et remplit le message dont l’a chargé Méliador. Ces nouvelles attirent sur lui la colère du monarque irlandais qui lui ordonne de courir dès le lendemain au-devant de Méliador, et, sous peine de la vie, de le lui amener mort ou vif. Mais Sagremor, loin de partager les sentiments du roi son père, pénètre secrètement le soir dans la chambre de Dagor, lui confie son vif désir de mener la vie d’un chevalier et arrête ses dispositions pour partir avec lui. Le lendemain matin, l’épervier au poing, Sagremor se rend dans le bois voisin et, tandis que les deux écuyers qui l’accompagnent vont à la recherche de l’oiseau envolé, il rejoint Dagor. À peine réunis, ils rencontrent un guerrier breton, Rolidanas, auprès duquel Dagor s’informe du chevalier au Soleil d’Or. C’est de Rolidanas que les deux écuyers de Sagremor apprennent le jour même la fuite de leur maître avec Dagor : ils s’expatrient alors pour éviter la colère du roi qui, ne recevant le soir aucune nouvelle de son fils, ni des serviteurs de celui-ci, le fait chercher de toutes parts et meurt de chagrin moins de quatre mois après (v. 24888).

Poursuivant sa route en compagnie de Sagremor durant de longues journées, Dagor retrouve enfin Méliador et lui dit le peu de succès de la proposition qu’il a transmise au roi d’Irlande. En témoignage de sa véracité, il lui présente le fils de ce monarque et Méliador, informé de la vocation guerrière du jeune prince, confie à Dagor le soin de le conduire à la cour du roi Artus. À cet effet, il dégage le chevalier irlandais de l’obligation de combattre à nouveau contre lui, mais lui laisse cependant la liberté d’agir à sa guise dans les rencontres qui pourraient survenir. Ils se séparent, et le fils du duc de Cornouailles donne alors congé à l’écuyer