Aller au contenu

Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
JUGEMENT

ment sur cet article. Cependant Froissart insiste autant qu’il peut : il n’omet, ni les difficultés qu’on fit de la part des Anglais, ni les exemples et les autorités que le roi Philippe y opposa ; et il accompagne ces détails des actes originaux les plus propres à les constater : en sorte que si les rois de France avaient jamais eu besoin de faire valoir leurs droits, la seule déposition de Froissart aurait fourni un titre authentique et incontestable.

Les Anglais accusant les Français d’être peu fidèles à observer les traités, soutiennent que Geoffroy de Charni agit par des ordres secrets du roi de France, lorsqu’au mépris d’une trêve qui avait été faite, il tenta de surprendre Calais en 1349. Rapin embrassa cette opinion, et l’appuie du témoignage de Froissart qu’il cite en marge. Je ne sais dans quel exemplaire, ou dans quel manuscrit il a pris cette autorité : pour moi je lis dans tous les imprimés, comme dans tous les manuscrits, ces mots, qui sont bien contraires à son sentiment : Si croy qu’il, Geoffroy de Charny n’en parla oncques au roy de France : car le roy ne lui eut jamais conseillé, pour cause des treves.

Les mêmes Anglais imputent encore au roi Charles V l’infraction du traité de Bretigny, qu’ils violèrent les premiers, si on en croit les Français. Loin de rien trouver dans Froissart qui favorise