différents partis ; quand à cette qualité il joindrait celle qu’on ne peut refuser à Froissart, j’entends une attention continuelle à vouloir être informé de tous les événements et de toutes les particularités qui peuvent intéresser les lecteurs, il sera toujours bien loin de la perfection, si ces connaissances ne sont éclairées d’une saine critique, qui, dans cette multitude de récits différents, sache écarter tout ce qui s’éloigne de l’exacte vérité : son ouvrage sera moins une histoire qu’un tissu de fables et de bruits populaires. Malgré tout ce que Froissart nous dit du soin qu’il a pris d’écouter les différents partis, et de comparer leurs relations les unes avec les autres, souvent même avec les titres originaux, il me paraît qu’on peut encore l’accuser de quelque négligence sur cet article. Le genre de vie qu’il menait, lui laissait peu de loisir pour faire toutes les réflexions et toutes les comparaisons que demande un pareil examen. Dans les pays où le porta son active curiosité, d’autres soins l’occupaient encore. Chargé quelquefois de commissions particulières, il cherchait à s’insinuer dans les bonnes grâces des princes qu’il visita, par des compositions galantes, par des romans, par des poésies ; et le goût qu’il eut toujours pour le plaisir, partageait tellement et son temps et son cœur, que son esprit dut être souvent détourné des méditations
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SUR L’HISTOIRE DE FROISSART.