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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/353

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DE JEAN FROISSART.

» Ce vous ai-je bien en couvent,
» Que véoir le voise souvent ;
» Et le senescal, Diex li vaille !
» Car c’est un seignour de grant vaille
» Et qui m’a donné volentiers ;
» Car, ensi com uns siens rentiers,
» Où qu’il me trouvast, ne quel part,
» J’avoie sus le sien ma part ;
» Et le seignour de Moriaumés
» De qui je sui assés amés.
» Encor en y a qui vendront
» Et qui mi mestre devendront,
» Car il sont jone et à venir ;
» Se m’en pora bien souvenir
» Quant je ferai un aultre livre.
» Mès tous ceuls qu’à présent vous livre
» M’ont largement donné et fait.
» Si les recommende et de fait
» Ensi qu’on doit, et sans fourfaire,
» Ses mestres et ses seignours faire.
» Amé, le Conte de Savoie,
» Je ne sçai se nomme l’avoie,
» Mès à Milans, en Lombardie,
» Une bonne cote hardie
» Me donna de vingt florins d’or ;
» Il m’en souvient moult bien encor,
» Pour un tant que moult me valirent ;
» Car oncques cil ne me fallirent
» Jusqu’à tant que je vinc à Romme.
» Et c’est raisons que je renomme