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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/44

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VIE

ment de revenir le voir : il accompagna la princesse à Avignon, et dans le reste de la route qu’elle fit à travers le Lyonnais, la Bresse, le Forez et le Bourbonnais, jusqu’à Riom en Auvergne. Le passage d’Avignon fut fatal à Froissart ; on le vola : cette triste aventure fait le sujet d’une longue poésie[1], dans laquelle il place plusieurs circonstances de sa vie, dont j’ai fait usage dans ce mémoire. On voit par cette pièce, que le désir de visiter le tombeau du cardinal de Luxembourg mort en odeur de sainteté, n’était pas le seul motif qui l’eût porté à repasser par Avignon en suivant la jeune princesse, mais qu’il avait une commission particulière du seigneur de Couci. Il aurait pu, dit-il, chercher à se dédommager de la perte de son argent, en sollicitant quelque bénéfice ; mais cette ressource n’était pas de son goût : il faisait plus de fonds sur la générosité du seigneur de la Rivière et du comte de Sancerre qui accompagnaient la duchesse de Berry, et sur celle du vicomte d’Asci. Il se donne, dans la même pièce, pour un homme d’une grande dépense. Outre le revenu de la cure de Lestines, qui était considérable, il avait depuis vingt-cinq ans touché deux mille francs dont il ne lui restait plus rien : la composition de ses ouvrages

  1. Dit dou Florin, pag. 423 et suiv. de ses Poésies manuscrites.