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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/472

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POÉSIES

Je sceuisse jà volontiers
Quel chose il dist et qu’il procure.
Selonc ce qu’il y met grant cure,
Il deveroit bien besongnier.
Je le lairai faire et songnier,
Car je croi que c’est tout pour mi.
Il y a plus d’an et demi
Que je vosisse avoir éu
Tel qu’il est, ossi pourvéu
De bon avis que je le cuide ;
Mès ançois que de ci je vuide
Nouvelles me raportera,
Ne jà ne s’en déportera.
Or doinst Diex qu’elles soient belles !
Il ne fu mie trop rebelles
Quant de là aler li requis ;
Mès seulement je le conquis
Par li aparler doucement.
Il demeure moult longuement,
Mès il ne le poet amender,
Car qui bien voelt recommender
Une personne à pluisours gens,
Il fault estre moult diligens
Et pourvéus de grant savoir,
Maniere et contenance avoir,
Tant en maniere com en fes.
Je croi que Desirs soit si fes,
Car il esploita bien et bel ;
Je n’i voeil mettre nul rappel ;
Et tout ensi qu’il li avint