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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/80

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VIE

l’approchaient de plus près. Si dans ses voyages dans les cours et dans les autres lieux qu’il visitait, il se rencontrait des personnes de qui il pût tirer des instructions, surtout des gens de guerre ou des hérauts[1], qui étaient en ces temps-là les agents les plus ordinaires dans les négociations et dans les grandes affaires, il se liait de conversation avec eux, les amenait insensiblement à parler sur les points d’histoire dont ils devaient être le mieux informés, eu égard au pays d’où ils

  1. Tout le détail curieux que Froissart fait de l’Irlande, et de la conquête que le roi d’Angleterre fit de ce royaume en 1394 est le fruit d’une longue conversation qu’il avait eue à la cour du roi d’Angleterre, avec Henry Castède, écuyer Anglais, qui avait été sept ans prisonnier en Irlande, et que le roi d’Angleterre y avait renvoyé depuis, pour tâcher de civiliser les peuples de ce pays, et de leur faire prendre les mœurs et les habillements des Anglais. Il tenait d’un chevalier d’Angleterre, nommé Guillaume de Lisse, qui avait suivi le roi d’Angleterre à la même conquête d’Irlande, le récit qu’il fait du merveilleux trou de Saint-Patrice dans lequel ce chevalier lui dit qu’il avait demeuré toute une nuit.

    Froissart, parlant de la paix ou trève conclue entre la France et l’Angleterre, aux conférences de Lelinghen près d’Abbeville, en 1393 dit que le roi d’Angleterre en reçut la nouvelle par un héraut que ses oncles lui envoyèrent : Et pour les bonnes nouvelles que le héraut dessus nommé au roy avoit apportées, il luy donna de grands dons, si comme ledit héraut me dit depuis à loisir, chevauchant avec luy au royaume d’Angleterre.

    Parlant d’une offre qui fut faite aux Vénitiens par les ambassadeurs du roi de Hongrie, afin d’avoir de l’argent pour la délivrance du duc de Nevers prisonnier en Turquie, et de la réponse que les Vénitiens firent à leurs propositions, il dit, année 1397, en rapportant cette réponse : Selon ce que je fu informé par celuy qui fut à la réponse faire.