Aller au contenu

Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
65
DE JEAN FROISSART.

étaient, et aux autres circonstances de leur vie : il ne les quittait qu’après leur avoir fait dire tout ce qu’ils en savaient ; et ce n’était que pour aller aussitôt jeter sur le papier ce qu’il avait appris d’eux. Non content de recueillir ces précieuses autorités, et de comparer avec soin, comme il en avertit lui-même[1], les témoignages des personnes qui avaient suivi des partis contraires, il voulait des preuves encore moins suspectes. Il consultait les traités que les princes avaient faits entr’eux, leurs défis ou déclarations de guerre, les lettres qu’ils s’écrivaient, et les autres titres de cette nature[2]. Il dit expressément qu’il en avait vu plu-

  1. Voyez au chapitre 118 du troisième livre, tome 11, le détail qu’il fait de la guerre des Anglais et des Écossais. Il dit que ce qu’il rapporte de la bataille qu’ils se donnèrent à Neufchastel, il le tient des chevaliers et écuyers des deux partis, qu’il avait vus. On peut voir aussi, le récit du voyage qu’il fit en Zélande, pour savoir des nouvelles de la guerre en Portugal par les Portugais mêmes.
  2. Après avoir parlé de plusieurs articles réglés à Calais en 1360 entre le roi Jean, au sortir de sa prison, et le roi Édouard III d’Angleterre, il ajoute ces paroles : Encore avecques ces choses furent plusieurs autres lettres faites et alliances, desquelles je ne puis du tout faire mention, car durant quinze jours ou environ que les deux rois et leur enfans et leurs consaulx (conseillers) furent en la ville de Calais y avait tous les jours parlement et nouvelles ordonnances, en reconformant et allouant la paix (de Bretigny) ; et d’abondant renouvelloient lettres sans briser ne corrompre les premières ; et les faisoient toutes sur une date pour estre plus sûres et plus approuvées, desquelles j’ay vu depuis la copie sur les registres de la chancellerie de l’un roy et de l’autre.

    Voyez encore comment il s’exprime au commencement du chapitre 9 du troisième livre, tome II, en parlant de la déclaration de guerre que le duc de Gueldres fit en 1397, au roi Charles VI.