Richard II, mais il l’était aussi du roi Charles V, fils de sa sœur ; et gardant toujours une espèce de neutralité entre les deux couronnes ennemies, il fut invité au sacre du roi Charles V, et du roi Charles VI ; il obtint même dans la dernière de ces cérémonies, la grace du comte de Saint Paul, que le conseil du roi voulait faire mourir comme coupable du crime de haute trahison. Froissart, qui nous apprend cette particularité, dont il devait être bien instruit, en ajoute une autre, qui fait encore mieux sentir que Venceslas conserva toujours l’amitié du roi Charles VI, et de son conseil. Dans les circonstances de la guerre la plus sanglante, il obtint de la cour de France un sauf-conduit pour la princesse Anne de Bohème qui devait aller en Angleterre épouser le roi Richard II. Charles et ses oncles accompagnèrent cette grâce des lettres les plus obligeantes, et lui mandèrent qu’ils ne l’accordaient qu’à sa considération. Froissart n’eut aucun intérêt à écrire contre la France, dans tout le temps qu’il passa auprès de ce prince ; il en eut encore moins peu après, lorsqu’il fut clerc du comte de Blois, qui couronna une vie entièrement dévouée au service de la France, par le sacrifice des intérêts de sa propre maison. La moindre marque d’inimitié l’aurait exposé à perdre, avec les bonnes grâces de son maître, le fruit de ses tra-
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SUR L’HISTOIRE DE FROISSART.