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l’homme à l’hispano

se rappelait son serment et l’argent qu’il avait accepté de Montnormand en jurant de partir.

Il remonta vers l’appartement qu’il ne devait quitter que le lendemain.

En marchant, il se demandait s’il n’allait pas faiblir, là-haut, dans ces pièces encore toutes parfumées d’elle et s’il ne serait pas plus sage en allant à l’hôtel ? Mais il songea qu’il était pauvre et qu’il devait désormais éviter toutes les dépenses. Il comprit aussi que la douleur était partout et que fuir l’asile de son bonheur perdu, ce serait lâche et inutile. Ainsi, il arriva devant la maison.

Comme il y arrivait, il vit la femme de chambre de Stéphane.

Il la vit, et puis il ne la vit plus, car son saisissement fut si violent que, pendant quelques secondes, il resta environné d’un brouillard. Enfin, il distingua qu’on lui parlait.

D’une voix rapide, la femme de chambre le prévenait qu’elle le guettait depuis près d’une heure, que lady Oswill était revenue de Biarritz, que son mari l’avait retrouvée et qu’il était lui-même dans l’appartement. Elle ajoutait que Dewalter aurait tort de monter, que sir Oswill était toujours armé, mais que pour « madame »… elle ne craignait rien…

Déjà elle parlait seule. Georges, soulevé d’anxiété et peut-être de joie, avait disparu dans l’immeuble, et les étages qu’il escaladait semblaient disparaître sous ses pas.