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l’homme à l’hispano

— Et son amoureux ?

Elle se tut.

— Bien, dit-il, lui aussi. Dans l’autre aile ?

Elle fit signe que oui, en boule et lisse comme une perdrix devant un pointer.

Il sourit :

— Nous sommes tranquilles.

Encore une fois, elle essaya de sortir. Méchamment, il la laissa atteindre les marches. Dès qu’elle fut sur la première, il cria :

— Antoinette !

Elle revint, l’air tirée par un caoutchouc qui reprend sa mesure après s’être allongé.

Il dit :

— Antoinette… tout à l’heure, il est arrivé, ici, un vieux petit monsieur, très laid… C’est un notaire. Je veux lui parler. Amenez-le-moi, tout de suite.

Elle eut une joie : lui-même, il l’aidait à s’en aller. Elle pourrait courir à l’autre bout du château, prévenir Stéphane. Mais il le devina ; à la seconde où elle allait disparaître, il la retint de nouveau et scanda rapidement :

— Antoinette !… Sans rien dire, hein ?… Si vous dites quelque chose, je fais un malheur ! Je vous tue, vieille pomme de terre ! Je tue le notaire. Je tue votre maîtresse. Je tue l’amoureux. Je tue les chiens. Je tue tout le monde, je vous assure.

Il tendait le bras vers elle, le buste en avant,