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l’homme à l’hispano

— Antoinette !

Elle avait tenté de s’enfuir. Elle se recroquevilla sur sa chaise. On la voyait en haut des marches, devant la grande peau d’auroch, sous une lumière de verres en couleur. La cheminée illuminait une partie du salon et fout le reste demeurait un peu confus ; quelques vieilles lanternes chinoises étaient seules allumées. Montnormand regardait Oswill : il le trouvait repoussant, mais beau.

— Qu’est-ce que vous désirez de moi, monsieur ? dit-il.

Oswill se leva :

— Ce que je désire ? Voici : je désire que vous me débarrassiez tout de suite, et pour toujours, de M. Dewalter. Oui. Je voulais divorcer. Je ne veux plus. C’est extraordinaire peut-être, mais c’est comme ça.

Il ricana :

— J’avais médité à l’usage de ma femme une petite démonstration. Je voulais qu’elle découvrît toute seule — et trop tard — qu’elle est tombée dans un panneau. C’était ma vengeance. Je savais d’avance le dégoût qu’elle aurait de son chevalier quand elle verrait quel genre d’animal il est. C’était rigolo.

— Rigolo, répéta Montnormand avec mépris.

Oswill eut un sourire dur :

— On fait les omelettes avec les œufs, les expériences avec les gens. Mais je vais vous dire…