Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
81
L’HOMME À L’HISPANO

le gala du Palais. Il reconnut quelques visages entrevus la veille à la Réserve de Ciboure et Pascaline qui, de loin, lui fit un signe d’amitié. Il sortit rapide et, dans le grand jardin desséché de l’hôtel, il respira avec avidité le souffle aride de la mer.

Il se dirigea vers la villa de Stéphane. Il en savait très bien la position et, des fenêtres de sa chambre, il l’avait aperçue plusieurs fois. Elle était sur la bordure du rivage, à deux pas, entre le palace et le phare.

Quand il arriva, la rue montante était déserte. D’un côté, elle était construite et les élégantes bâtisses avaient, sur l’autre façade, l’océan. À droite, c’étaient des terrains encore libres qui, dans la nuit, prenaient l’aspect de petits champs. Ils séparaient la rue, tranquille comme une voie de province, de la route nationale qui va de la frontière à Bayonne. Des jardins exigus, semblables à des pièces à réception sans toiture, étaient entre chacune des maisons. Les becs de gaz brûlaient inutilement, noyés dans l’illumination de la lune. La demeure des Oswill était aveugle, au rez-de-chaussée, mais, au premier étage, les lampes de la chambre de Stéphane filtraient derrière les rideaux.

Le pas de Dewalter, assoupli sans qu’il s’en rendît compte comme celui d’un contrebandier, effarouchait quelques chats de jardiniers. Avec une légèreté de démons, ils sautèrent les grillages