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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

eux-mêmes les Romains, qui alors seraient aux prises avec ses troupes les plus fortes.

11. Sertorius en fit autant en Espagne contre Pompée.

12. Cléandridas, commandant l’armée lacédémonienne contre les Lucaniens, serra son front de bataille afin que son armée parût beaucoup moins nombreuse ; et quand il vit, à cet égard, la confiance de l’ennemi, il étendit ses lignes, l’enveloppa et le mit en déroute.

13. Gastron, général lacédémonien, était venu au secours des Égyptiens contre les Perses. Sachant que les Grecs étaient meilleurs soldats, et inspiraient plus de crainte aux Perses que les Égyptiens, il leur donna les armes de ceux-ci et les plaça aux premiers rangs ; et, comme les Grecs combattaient sans que la victoire se prononçât, il envoya des Égyptiens pour les appuyer. Les Perses, après avoir soutenu l’effort de troupes qu’ils prenaient pour des Égyptiens, lâchèrent pied à la vue d’une armée qui leur semblait être celle des Grecs, dont ils redoutaient l’approche.

14. Cn. Pompée, faisant la guerre en Albanie, et voyant que l’avantage de l’ennemi était dans une cavalerie innombrable, embusqua son infanterie dans un lieu étroit, près d’une colline, et voulut qu’elle couvrît ses armes, dont l’éclat pouvait la trahir. Ensuite il fit avancer sa cavalerie dans la plaine, comme si elle était suivie du reste de l’armée, avec ordre de faire retraite dès la première attaque de l’ennemi, et de se ranger aux deux ailes lorsqu’on arriverait près de l’infanterie mise en embuscade. Cette manœuvre exécutée, les cohortes, ayant le passage libre, sortirent tout à coup de leur retraite, se jetèrent au milieu des ennemis, qui s’étaient imprudemment avancés, et les taillèrent en pièces.