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LES STRATAGÈMES. LIV. II.

bat serait engagé, de se montrer tout à coup sur un autre point, et de faire sonner la charge. Au bruit des trompettes, qui était augmenté par l’écho des montagnes, l’ennemi, persuadé qu’il arrivait des forces considérables, fut effrayé et se retira.

4. Le consul Acilius Glabrion, ayant engagé un combat près des Thermopyles, contre le roi Antiochus, qui se rendait en Achaïe avec son armée, lutta en vain contre le désavantage des lieux, et eût été même repoussé avec perte, si Porcius Caton, alors consulaire, et nommé par le peuple tribun des soldats, n’eût fait un détour pour aller débusquer les Étoliens des sommets du Callidrome, où ils avaient pris position, et ne se fût montré tout à coup sur une colline qui dominait le camp du roi. Les troupes d’Antiochus en prirent l’épouvante : attaquées des deux côtés à la fois, elles furent mises en déroute, et leur camp resta au pouvoir des Romains.

5. Le consul C. Sulpicius Peticus, sur le point d’en venir aux mains avec les Gaulois, envoya secrètement les valets de l’armée, avec des mulets, sur des hauteurs voisines, d’où ils devaient, une fois l’action engagée, se mettre en vue des combattants comme un corps de cavalerie. Les Gaulois, croyant que des renforts arrivaient aux Romains, se retirèrent au moment où ils étaient presque victorieux.

6. Marius, ayant dessein de livrer bataille aux Teutons le jour suivant, près d’Aquæ Sextiæ, envoya, pendant la nuit, Marcellus prendre position de l’autre côté de l’armée ennemie, avec un petit détachement de cavaliers et de fantassins, qu’il fit paraître plus nombreux en y joignant des valets et des vivandiers armés, avec la plus grande partie des bêtes de somme, équipées de ma-

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