Page:Frontin - Les Stratagèmes - Aqueducs de la ville de Rome, trad Bailly, 1848.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
330
LES STRATAGÈMES.

34. Alexander ad Arbela. Cf. Arrien, liv. iii, ch. 8 et suiv. ; Quinte-Curce, liv. iv, ch. 9.

35. Paullus adversus Persen.Voyez Tite-Live, liv. xliv, ch. 41 ; et Plutarque, Vie de Paul Émile, ch. xviii et suiv.

36. Secundum Homericum versum. Voici le précepte d’Homère :

Ἱππῆας μέν πρῶτα σὺν ἵπποισιν καὶ ὄχεσφιν,
Πεζοὺς δ᾽ ἐξόπιθε στῆσεν πολέας τε καὶ ἐσθλοὺς,
Ἕρκος ἔμεν πολέμοιο· κακοὺς δ᾽ ἐς μέσσον ἔλασσεν,
Ὄφρα καὶ οὐκ ἐθέλων τις ἀναγκαίῃ πολεμίζοι.
(Iliados lib. IV, v. 297.)
« Nestor dispose au premier rang les cavaliers et les chars, et derrière, de nombreux et vaillants fantassins, rempart de l’armée ; entre ces deux lignes il place les plus faibles, afin que, même malgré eux, la nécessité les oblige à combattre. »

37. Pompeius… Palæpharsali triplieem instruxit aciem. On trouve le récit bien circonstancié de cette grande bataille dans César, Guerre d’Alexandrie, liv. iii, ch. 88 et suiv.

« A Pharsale, César ne perd que deux cents hommes, et Pompée quinze mille. Les mêmes résultats, nous les voyons dans toutes les batailles des anciens, ce qui est sans exemple dans les armées modernes, où la perte en tués et blessés est sans doute plus ou moins forte, mais dans une proportion d’un à trois ; la grande différence entre les pertes du vainqueur et celles du vaincu n’existe surtout que par les prisonniers. Ceci est encore le résultat de la nature des armes. Les armes de jet des anciens faisaient, en général, peu de mal ; les armées s’abordaient tout d’abord à l’arme blanche ; il était donc naturel que le vaincu perdît beaucoup de monde, et le vainqueur très-peu. Les armées modernes, quand elles s’abordent, ne le font qu’à la fin de l’action, et lorsque déjà il y a bien du sang de répandu. Il n’y a point de battant ni de battu pendant les trois quarts de la journée ; la perte occasionnée par les armes à feu est à peu près égale des deux côtés. La cavalerie, dans ses charges, offre quelque chose d’analogue à ce qui arrivait aux armées anciennes. Le vaincu perd dans une bien plus grande proportion que le vainqueur, parce que l’escadron qui lâche pied est poursuivi et sabré, et éprouve alors beaucoup de mal sans en faire.

« Les armées anciennes, se battant à l’arme blanche, avaient besoin d’être composées d’hommes plus exercés : c’étaient autant de combats singuliers. Une armée composée d’hommes d’une