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NOTES DU LIVRE IV.

« La première qualité d’un général en chef est d’avoir une tête froide, qui reçoive une impression juste des objets ; il ne doit pas se laisser éblouir par les bonnes ou mauvaises nouvelles. Les sensations qu’il reçoit successivement ou simultanément, dans le cours d’une journée, doivent se classer dans sa mémoire, de manière à n’occuper que la place qu’elles méritent d’occuper : car la raison et le jugement sont le résultat de la comparaison de plusieurs sensations prises en égale considération. Il est des hommes qui, par leur constitution physique et morale, se font de chaque chose un tableau : quelque savoir, quelque esprit, quelque courage et quelques bonnes qualités qu’ils aient d’ailleurs, la nature ne les a point appelés au commandement des armées, et à la direction des grandes opérations de la guerre. » (Napoléon.)

Mais cette prudence et ce sang-froid ne doivent point dégénérer en irrésolution. « Un général irrésolu, qui agit sans principes et sans plan, quoiqu’à la tête d’une armée supérieure en nombre à celle de l’ennemi, se trouve presque toujours inférieur à ce dernier sur le champ de bataille. Les tâtonnements, les mezzotermine perdent tout à la guerre. »

« À force de disserter, de faire de l’esprit, de tenir des conseils, il arrivera ce qui est arrivé dans tous les siècles en suivant une pareille marche : c’est qu’on finit par prendre le plus mauvais parti, qui presque toujours, à la guerre, est le plus pusillanime, ou, si l’on veut, le plus prudent. La vraie sagesse, pour un général, est dans une détermination énergique. » (Napoléon.)

71. Laqueo eum vitam posse finire. Suivant Plutarque (Vie de Pyrrhus, ch. xxxi), Antigone aurait fait une semblable réponse à Pyrrhus, qui le défiait.

72. Q. Sertorius. Voyez le même récit plus haut, liv. i, ch. 10, § 1.

73. Cælius. Il faut peut-être lire Cædicius. — Voyez Velleius Paterculus, liv. ii, ch. 120.

74. Hannibal regi Antiocho monstravit. Ce n’est point à Antiochus, mais bien à Prusias, que ce stratagème fut enseigné par Annibal. Voyez Cornelius Nepos, Vie d’Annibal, ch. xi ; et Justin, liv. xxxii, ch. 4.

Ce fait, malgré le témoignage de plusieurs historiens de l’antiquité, est dépourvu de vraisemblance, aux yeux des tacticiens modernes. « Quoi de plus ridicule, dit M. Carion-Nisas (Essai sur l’hist. de l’art militaire, t. Ier, p. 242), que de supposer, dans un pays civilisé, ou du moins habité par des hommes, un assez