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SAN-RON-SHÛ

ainsi certaine secte regarde l’Avataṃsaka-sûtra (Ké-gon-guyô) comme le Sûtra principal et considère tous les autres comme ses branches, tandis qu’une autre révère d’une façon aussi exclusive le Saddharma-puṇḍarîkasûtra (Hôkké-kyô).

L’exclusivisme de ces sectes vient de ce qu’elles ignorent la pensée originelle du Bouddha qui tenait à rendre la vérité intelligible à tous. Des esprits différents exigent des systèmes d’enseignement différents. Mais les doctrines du Mahâyâna ont toutes un même objet sans aucune différence ; il est donc nécessaire de trouver un chemin milieu. Il faut prêcher à chaque genre d’auditeurs le Sûtra de doctrine qui lui convient. Un médecin donne à ses malades, pour les guérir, des médicaments différents selon la maladie, sans que personne discute sur l’excellence comparative des médicaments. Les doctrines du Mahâyâna ne sont rien que les enseignements principaux de Çâkyamuni entièrement exposés dans les Çâstras de cette secte.

Il y a deux lignes de transmission de la doctrine de cette secte, à savoir : La ligne de Ka-jô et celle de Gen-jû. Le premier patriarche dans l’Inde fut le Bodhisattva Nâgârjuna (Ryu-jû), l’auteur du Madhyamaka-Çâstra et de Dvâdaça-nikâya-Çâstra, deux des trois Çâstras. Il transmit la doctrine à Bodhisattva Deva (Daï-ba), l’auteur du Çata-Çâstra. Il eut pour successeur Râhula (Ra-gô-ra), dont le successeur fut Nîlanetra (Chô-mokou). Après