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SAN-RON-SHÛ

aucun sûtra qui contienne les paroles du Bouddha. Nul des Mahâyâna-sûtras n’est authentique ; on dit même qu’ils ont été découverts les uns dans le Palais du Dragon au fond de l’océan ; les autres, dans la Tour de fer aux Indes, etc. ; et, par conséquent, ils ne sont pas dignes de créance.

Le scepticisme des uns, l’erreur des autres, nous allons maintenant les dissiper comme les vents violents chassent les nuages obscurs qui voilaient le ciel.

Il y avait jadis dans l’Inde quatre castes[1] qui sont la classe avec des limites fixées et infranchissables dans laquelle on doit être né pour lui appartenir. Trois de ces castes sont Ariennes, à savoir : Celle des Brâhmanas (Bara-mon), c’est-à-dire des savants ; celle des Râjanyas ou Kshatriyas (Sétsou-teï-ri), c’est-à-dire des princes et des guerriers ; et celle des Vaiçyas (Bi-sha), c’est-à-dire le commun, le peuple (Viç) et une, non arienne, à savoir : les Çudras (Shu-da), c’est-à-dire les indigènes qui servaient d’esclaves aux Ariens et principalement aux Brâhmaṇas. Il y avait aussi une famille produite par la confusion des castes, appelée Caṇḍâlas.

Les hommes des hautes classes regardaient comme les animaux ceux des castes inférieures. Afin de détruire cette déplorable coutume, Bouddha leur enseigna le chemin que chaque homme, quel qu’il soit, peut suivre

  1. L’hymne du Rik où l’on voit les quatre castes sortir des quatre parties du corps de Purusha, est le fameux Purusha-sûkta.