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JÔ-JITSOU-SHÛ

était réel ; chaque chose à la fois est et n’est pas ; car l’état véritable des choses change constamment, étant détruit aussitôt que produit par chaque instant (Kshaṇa ; Setsou-na). L’état des choses ressemble au cercle de feu qui se produit quand on fait tourner rapidement un bout de corde allumée ; on l’appelle le « phénomène continuel » (So-zokou-ké). Celles qui sont produites par certaines causes et combinaisons de circonstances, on les appelle des « phénomènes contingents » (In-jô-ké). Les noms de choses sont fondés sur le rapport de ceci et cela ; c’est ce qu’on appelle le « phénomène relatif » (So-daï-ké). Toutes les choses sont phénoménales et illusoires, de même que les bulles sont vides et fugitives.

Ce qu’on appelle le « néant de l’être », c’est cette conception, à savoir : l’être vivant est néant, en raison des trois espèces de phénoménalités que nous avons énumérées ci-dessus ; mais il n’en est pas de même sur ce sujet de l’opinion de l’école Abhidharma, parce que dans cette école, le « moi » n’est nié que relativement aux Skandhas. Les gens ignorants et hérétiques qui ne connaissent pas ces deux espèces de néant : celui du moi et celui des Dharmas, et qui ont l’idée fausse de la vue et de la pensée, souffrent la misère de la transmigration. Si l’on comprend bien la conception des deux espèces de néant, et qu’on pratique la méditation sur l’une et l’autre, toutes les passions seront guéries.

Ce néant de deux espèces est, à proprement parler,