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souvenirs d’une actrice.

Hambourg, que celui d’Ilbondokani, du Calife de Bagdad.

Le lendemain je fus chez le vieux Durand, qui me reçut parfaitement ; il me rendit tous les services dont j’eus besoin, et m’aplanit toutes les difficultés qui se présentèrent sur mon chemin.

Son abord n’était pas imposant : il avait l’air d’un ancien drapier de la rue Saint-Denis, retiré du commerce. Il allait toujours à pied, un parapluie sous le bras, mais il avait une voiture pour ses amis et pour les dames qui lui faisaient l’honneur de venir diner chez lui (comme il me le dit fort obligeamment). Il recevait tout ce qu’il y avait de personnes marquantes à Hambourg. Je dînai chez lui avec M. de Bourienne, qui paraissait avoir de l’humeur contre le gouvernement français, quoiqu’il fût au service de la France.

— Les artistes quittent la France pour l’étranger, me dit-il, cela ne prouve pas qu’ils y soient heureux.

— Cela prouve aussi qu’ils sont trop nombreux