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souvenirs d’une actrice.

de l’école de danse, habillés en nymphes, en dryades, en faunes et en sylvains, pour compléter l’illusion. La cour assiste toujours à cette fête, où l’on passe la nuit ; on y est costumé comme pour un bal, mais personne ne porte de masque.

Ces costumes de caractère sont riches et élégants ; le soir, on illumine les bâtiments, ainsi que le château et le parc.

Les personnes aisées louent une maison ou un logement pour une semaine ; car autrement il serait difficile de s’en procurer ; c’est ce que faisaient toujours les dames qui me menèrent à cette fête. Nous restâmes deux jours, afin de voir tout en détail.

Au temps de la moisson nous parcourions les campagnes avec la princesse Kourakine, dont la conversation était si aimable, les connaissances si étendues, et l’esprit rempli de poésie. Elle me faisait remarquer ces costumes qui nous reportent aux beaux jours de la Grèce antique. En apercevant au milieu d’un champ de blé les moissonneuses couvertes d’une courte tunique de lin, attachée