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souvenirs d’une actrice.

tait à ravir. Il est fâcheux que ce sujet qui déjà avait été traité à Paris, ait empêché l’auteur d’y faire connaître ce bel ouvrage. C’est ce qui est arrivé aussi pour la Cendrillon de Stebelt, dont la musique était bien supérieure à celle qui a été exécutée à Paris. On se souvient encore à Saint-Pétersbourg des acteurs qui composaient la comédie à cette époque ; Ducroisy, excellent financier ; Dégligny, qui avait joué les pères nobles au Théâtre-Français, et Calan, très bon comique ; Frogère était la charge de son beau-frère Dugazon, et plutôt farceur de société que bon comédien.

Tout le monde me conseilla de rentrer au théâtre ; mais les emplois que j’aurais pu remplir étaient occupés, et je n’avais pas assez de voix pour chanter sur le théâtre de Saint-Pétersbourg, où le diapason est d’un quart de ton plus haut qu’à l’Opéra-Comique. Je demandai donc à aller au théâtre impérial de Moscou ; ce que j’eus assez de peine à obtenir du grand chambellan, Alexandre Narichkine, qui était à la tête des théâtres impériaux.

La Russie de 1806 est déjà l’ancienne Russie