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souvenirs d’une actrice.

ligne de l’acteur célèbre de ce nom, ce qu’il ne manquait jamais d’apprendre aux nouveaux arrivés. C’était bien le cas de lui dire :


Que ce vertueux pèreQuoi ! le ciel a permis
Que ce vertueux père eût cet indigne fils !


Il ne se vantait point d’une parenté aussi rapprochée : il disait qu’il n’était qu’un arrière-petit-cousin.

Je restai chez lui jusqu’à ce que je fusse logée assez convenablement pour recevoir. J’avais une quantité de lettres pour des personnes de la société de Moscou, et cette fois je trouvai tout le monde. Je fus d’abord chez madame Divoff, née comtesse Boutourline : c’était une personne charmante qui avait été élevée à la cour de la grande Catherine et en avait conservé la grâce, le bon goût et la magnificence. Madame Divoff fut pour moi non-seulement un puissant appui, mais une véritable amie, car c’est toujours ainsi que j’ai été traitée par elle et son aimable famille[1].

  1. Madame Divoff vint en France dans le temps de l’empire ; elle