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souvenirs d’une actrice.

mérite, le comprenaient et gardaient un religieux silence, car ils savaient apprécier son talent à sa juste valeur.

Quant au produit de son concert, c’est ce qui l’occupait le moins ; ses billets étaient pris à l’avance, et payés très généreusement.

La réputation de Fild eût été bien plus étendue, s’il avait voulu voyager ; mais on eut bien de la peine à l’engager à quitter Moscou pour aller à Saint-Pétersbourg ; et encore ne s’y décida-t-il que long-temps après son mariage, lorsqu’à l’exemple de Belzébutb il voulut fuir madame Honesta.

Un des amis les plus intimes de Fild, en 1806, et qui faisait partie de notre société, était un célèbre harpiste nommé Adams, Anglais comme lui. Cet ami faisait tout au monde pour l’empêcher d’épouser Percherette, et s’appuyait pour cela sur son extrême coquetterie, prétendant qu’elle n’était sage que dans le but de se faire épouser par un artiste qui eût un nom, et que, si lui, Adams, voulait lui faire sérieusement la cour, elle l’écouterait favorablement. Fild fumait son cigare pendant ce dialo-