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souvenirs d’une actrice.

leur faisant un service en musique. Fild vint tout doucement auprès de moi, et me dit :

— Il chante faux, M. le curé.

Il ne leur en fit pas moins un discours touchant sur l’harmonie du mariage et sur toutes les harmonies. Pendant ce temps, le marié s’était aperçu qu’il avait oublié l’anneau d’alliance, et qu’il n’avait point emporté d’argent. On courut chercher l’anneau ; quant à l’argent, M. Dizarn y suppléa. La cérémonie terminée, nous nous réunîmes pour souper, dans leur nouvelle habitation. Lorsqu’on voulut se mettre à table, on chercha le marié ; il était resté dans le milieu du salon, l’examinant dans tous ses détails : le moment était bien choisi.

Au dessert, Jonhes se mit à nous raconter une histoire fort longue, et qui commençait un peu à languir. Fild se lève tout à coup, et dit à l’abbé Surugue, placé près de lui :

— J’ai bien retenu cette histoire ; je la raconterai à Jonhes le jour de ses noces.

C’est ainsi que se termina ce singulier mariage. Je trouvai Fild le lendemain matin, déjeunant avec