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souvenirs d’une actrice.

tions qu’un 15 septembre. La soirée était belle ; nous parcourûmes toutes les rues voisines du palais du prince Troubetskoï pour voir les progrès de l’incendie. Ce spectacle était beau et terrible à la fois. Nous fûmes quatre nuits sans avoir besoin de lumière, car il faisait plus clair qu’en plein midi. De temps en temps on entendait une légère explosion, à peu près semblable à un coup de fusil, et l’on voyait alors sortir une fumée très noire. Au bout de quelques minutes elle devenait rougeâtre, ensuite couleur de feu, et bientôt succédait un gouffre de flammes. Quelques heures après les maisons étaient consumées.

Je trouvai, en rentrant, madame Vendramini causant avec un officier blessé. « J’ai prié monsieur, me dit-elle, de vouloir bien accepter un logement chez nous. Notre maison étant dans une rue isolée, il peut nous arriver mille accidents. Monsieur me conseille même de demander une sauve-garde. »

Je sortis le lendemain matin dans le dessein de prendre des informations. Le côté du boulevart que je traversai n’était qu’un vaste embrasement ; plu-