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souvenirs d’une actrice.

publique, il aperçoit sur un balcon la plus charmante personne qu’il ait jamais rencontrée sur son chemin. Le beau Florentin, attirant tous les regards par la magnificence de sa suite, son superbe coursier et sa bonne grâce à le manier, ne pouvait manquer d’attirer l’attention de la jeune pupille. Leurs yeux se rencontrèrent, et cette étincelle électrique, ce magnétisme du cœur, qui fait qu’on se comprend sans s’être jamais parlé, qui fait rêver à un objet à peine entrevu, ce magnétisme qui existait avant que le mot n’en fût inventé, les frappa tous deux au même instant. Rentrée dans sa retraite, la jeune fille fut triste et rêveuse, et au milieu des fêtes, le seigneur Octavio ne cessa de penser à cette charmante apparition. Il parla au seigneur Aldobrandin, dans l’espoir qu’on pourrait lui donner quelques renseignements sur sa pupille ; mais personne ne savait rien sur cette merveille constamment dérobée à tous les regards.

Le lendemain, il fait venir dans son palais un certain Fabio, espèce de Figaro ; celui-ci n’est point barbier, mais courtier d’affaires des gens importants