dats qui ont obtenu une faveur telle qu’une haute paye ou l’exemption des corvées ou qui sont attachés à des services particuliers[1] ; pas une seule fois on ne lui trouve une signification qui approche de celle qu’il a eue au moyen âge.
Ainsi il n’y a pas un seul texte de l’Empire romain qui nous montre des bénéfices militaires ou des fiefs. Nous ne voyons jamais ni des terres concédées viagèrement sous condition de services féodaux, ni rien qui ressemble au relief, à la commise, à la règle de succession masculine. L’opinion qui fait dériver le fief d’une création du gouvernement impérial en faveur de ses soldats doit donc être complètement écartée. Le fief ou le bénéfice militaire ne fut jamais une institution romaine[2].
- ↑ Voir les inscriptions, Corpus inscriptionum latinarum, t. III, nos 1781, 1906, 1909, 1910, 2023, 3161, 3270, 3955, 4820, 5953 ; t. VIII, nos 2080, 2401, 2226, 2564, 2798, 2829, 10717. – Cf. Spartien, Vie d’Hadrien, 2 ; Végèce, II, 7. Le mot benecficiarius se dit aussi de soldats détachés de l’armée pour le service des magistrats ; Pline, Lettres, X, 21 et 27, édit. Keil, etc. [Dans son livre sur les Institutions politiques et administratives de la France, t. I, 1890, p. 431, M. Viollet semble confondre les expressions et les faits, lorsqu’il dit que les soldats appelés benecficiarii recevaient des terres et qu’il parle « des droits d’un soldat sur son bénéfice ». Il n’y a, je crois, rien de pareil dans les textes.]
- ↑ Nous ne faisons que répéter ici ce que nous écrivions déjà en 1873 (Revue des deux mondes, 15 mai, p. 452–453), Nous sommes surpris que M. Garsonnet, dans son Histoire des locations perpétuelles, p. 244, nous attribue d’avoir soutenu l’opinion que nous avons au contraire combattue très nettement.
12. [Cf. Handbuch de Marquardt, Rœm. Staatsverwaltung, t. II, 2e édit., p. 549.]
