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CH. VII. LA RELIGION DE LA CITÉ.

l’on songe que chez les Albains le mois de mai avait douze jours et que mars en avait trente-six[1].

On conçoit que le calendrier d’une ville ne devait ressembler en rien à celui d’une autre, puisque la religion n’était pas la même entre elles, et que les fêtes, comme les dieux, différaient. L’année n’avait pas la même durée d’une ville à l’autre. Les mois ne portaient pas le même nom ; Athènes les nommait tout autrement que Thèbes, et Rome tout autrement que Lavinium. Cela vient de ce que le nom de chaque mois était tiré ordinairement de la principale fête qu’il contenait ; or les fêtes n’étaient pas les mêmes. Les cités ne s’accordaient pas pour faire commencer l’année à la même époque, ni pour compter la série de leurs années à partir d’une même date. En Grèce, la fête d’Olympie devint à la longue une date commune, mais qui n’empêcha pas chaque cité d’avoir son année particulière. En Italie chaque ville comptait les années à partir du jour de sa fondation.

3o  Le cens.

Parmi les cérémonies les plus importantes de la religion de la cité il y en avait une qu’on appelait la purification. Elle avait lieu tous les ans à Athènes[2] ; on ne l’accomplissait à Rome que tous les quatre ans. Les rites qui y étaient observés et le nom même qu’elle portait, indiquent que cette cérémonie devait avoir pour vertu d’effacer les fautes commises par les citoyens contre le culte. En effet cette religion si compliquée était une

  1. Censorinus, 22. Macrobe, I, 14 ; I, 15. Varron, V, 28 ; VI, 27.
  2. Diogène Laërce, Vie de Socrate, 23. Harpocration, φαρμακὸς. De même on purifiait chaque année le foyer domestique : Eschyle, Choéph., 966.