Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/30

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fortuite ne lui avait donné un regain d’actualité. En 1866, aux fêtes du centenaire de la réunion de la Lorraine à la France, les organisateurs des décorations créèrent, pour Gérardmer, des armoiries purement imaginaires, où figurait Gérard d’Alsace. Nous démontrons plus loin combien on était loin de la vérité.

C’est ici le lieu de placer une petite digression concernant la prononciation du mot Gérardmer.

Faut-il dire Gérardmé ou Gérardmère ?

Les habitants du pays prononcent Gérardmé, mais ils disent Retournemère, Longemère. Cette anomalie étonne les étrangers qui prononcent tous Gérardmère.

Il nous semble que la question est toute tranchée ; ce sont les habitants du pays qui baptisent eux-mêmes leur localité ; s’ils l’appellent Gérardmé, il faut dire comme eux. Il y a peut-être à cela une raison d’étymologie. Autrefois on désignait Gérardmer par les noms de Géramer, Gyraulmeix, Giralmeix, Giraulmer, Giralmer, Giraumeix, Gérameix, Géraumeix, Giraulmeix, Girardmer, Giramer ; en patois du pays Giraudmouè, de Giraud, patois de Gérard et mouè, patois de lac. Comme la prononciation patoise a longtemps prévalu, la terminaison en eix aura prévalu d’où Gérardmeix, Gérardmé.

Mais alors pourquoi ne dit-on pas de même Retournemé, Longemé, puisqu’il y a une raison étymologique analogue, et que, dans le patois du pays, on dit de même Longemô, Retounmô ? Il y a bien longtemps que le poète Horace a répondu à la question ; en reconnaissant l’autorité de l’usage, il dit :

Si vole usus
Quem Penes arbitrium est, et jus et norma loquendi.

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