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moitié, et les aultres vingt francs aus dicts habitans pour estre convertis à l’usage et proffit du publique et non aultrement[1]

Pour devenir bourgeois de Gérardmer l’étranger était donc obligé d’acquitter la taxe de 40 francs et de fournir ce que nous appelons aujourd’hui un certificat de bonne vie et mœurs. L’acte de réception, comme bourgeois, de Simonin (1693), stipule expressément :

Que le nouvel entrant ne devait intenter aucun procès, débat, rancunes ny difficultés contre la communauté, les bourgeois ni les habitants du dit lieu, sans subject et cause légitime bien recognue, à peine d’estre dejeitté (déjeté) de la communauté et privé du dit droit de bourgeoisie et de tous dépens, dommages et interest à récupérer contre lui ayant y celuy acceptant satisfait les sommes statuées sur les nouveaux entrantz…

Le nouveau bourgeois s’engageait en outre « à payer sa cote part de tailles, subsides, impositions, logemens et autres taxes… »

Les admissions au droit de bourgeoisie furent rares au XVIe siècle ; en 1593, il n’y eut que celle de Nicolas Gury[2], dit Franoult, qui devint la souche d’une famille importante, répandue dans le département, celle des Defranoux (de Franoult, de Franould, de Franoulx, de Franoux puis Defranoux).

À partir de 1600, les étrangers vinrent en grand nombre à Gérardmer ; cette intrusion engagea les habitants à solliciter du duc de Lorraine l’autorisation de porter le droit d’entrée à 150 francs, applicables, savoir : 40 francs par moitié au duc et au Chapitre, 30 francs à la fabrique de l’église et 80 francs à la commune (1609).

Les suppliants motivent ainsi leur réclamation :

  1. Archives communales A.A.I.
  2. Il était originaire du hameau de Franoux, commune de Dommartin près de Remiremont. C’était – à ce que pensent ses descendants – un officier anobli du Chapitre, disgracié dans ce moment, on ne sait pour quelle cause.