Page:Géhin - Gérardmer à travers les âges.djvu/96

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s’agit. Mais soit que les États n’eussent pas jugé à propos de maintenir la taxe, soit qu’elle n’ait pas été régulièrement perçue, on continua à mendier comme auparavant. Aussi par une ordonnance de 1597, le duc Charles prescrivit-il l’aumône légale publique. Voici en quoi consistait cet impôt, assez léger du reste : tous les ans le conseil des jurés « cotisait les bourgeois d’après les ressources présumées de chacun d’eux, exigeait le paiement de la taxe et en faisait distribuer le produit aux indigents désignés par les inspecteurs du quartier ». De plus, en 1626, le duc Charles IV ordonna « que sur les certificats des curés, les pauvres de la capitale (Nancy) seraient secourus et soulagés par les médecins, chirurgiens et apothicaires, aux frais de l’aumône publique ; que les mendiants étrangers seraient hébergés pour une nuit et conduits hors des murs le lendemain matin[1]. »

Léopold Bexon[2] nous apprend que :

La charité s’exerce à Gérardmer dans toute son étendue et avec édification. La femme pauvre, en couches, est aussi bien traitée, soulagée par le secours de ses voisins d’une demi-lieue, que la plus riche. Un malade est exactement visité et soigné par ses voisins dont les plus près sont souvent d’une demi-lieue, avec plus d’attention que ne le sont ordinairement ceux des villes par leurs voisins. Si c’est un pauvre, chacun s’empresse de porter pour lui fournir un bon lit, de pourvoir à tous ses besoins, en vin, confiture, etc., et, à sa convalescence, en bonne nourriture et habillements. Un chatollier recueille les charités parmi les fidèles à l’église ; cette cueillette va ordinairement de 10 à 12 livres, de façon qu’un pauvre, en convalescence, l’est moins que lorsqu’il est tombé malade.

Le tableau est flatteur ; Léopold Bexon ne pouvait du reste désobliger ses compatriotes.

Nous ajouterons qu’en outre des pauvres honteux dont il vient d’être parlé, il y avait, à Gérardmer, beaucoup de mendiants exemptés de payer l’impôt. Ils étaient à la charge de la communauté.

Nous en avons relevé (ci-dessous) la série en mettant en regard le nombre des habitants et celui des imposés. Nous avons pu ainsi établir les variations du nombre des pauvres par périodes décennales.

[h]

|p1.5cm|c|c|c|p2cm|p2cm|
&amp ; &amp ;
Années &amp ; d’habitants &amp ; des imposés &amp ; des pauvres &amp ; sur celui des habitants &amp ; sur celui des imposés 1721 &amp ; 1.

  1. A. Digot, t. V, p. 108 et 169.
  2. Mémoire précité.