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JEAN RIVARD

soleil et de la pluie par un prolongement de la toiture. Un petit parterre et des plantes grimpantes égayaient les abords de la maison.

Au bout d’un quart d’heure, monsieur le curé arriva, et nous accueillit avec la plus affectueuse cordialité. Il nous fit d’abord entrer dans une chambre modestement mais proprement meublée, qui lui servait de salon, puis bientôt nous passâmes dans une chambre plus petite qui lui servait de bibliothèque et de salle ordinaire de réunion. Je trouvai M. Doucet tel que me l’avait dépeint Jean Rivard, bon, poli, simple, aimable, sans prétention, ne paraissant se douter ni de ses vertus, ni du bien qu’il accomplissait autour de lui. Nous fûmes de suite sur le pied de la plus parfaite intimité. On eût dit que nous nous connaissions depuis vingt ans.

Nous parlâmes longtemps de Rivardville, de sa naissance, de ses progrès, de sa prospérité. J’exprimai à monsieur le curé combien j’étais enchanté de mon excursion. Ce qui me surprend, ajoutai-je, c’est que les cantons de l’Est n’attirent pas encore plus qu’ils ne font l’attention de nos compatriotes. Ils offrent, il faut l’avouer, des avantages de toutes sortes. Le sol y est fertile ; des voies faciles de communication les sillonnent en tous sens. Vous avez les plus beaux pouvoirs hydrauliques qu’il soit possible de désirer : puis voilà maintenant que des mines de diverses sortes s’exploitent en plusieurs endroits, ce qui ne peut manquer d’accroître encore l’industrie, l’activité et la richesse de ces belles et fertiles régions.

« Vous oubliez de mentionner, reprit le curé, un avantage que je considère, moi, comme supérieur à