Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les deux enfants se rendirent néanmoins à la gare, qui n’était éloignée que d’un quart d’heure.

Une demi-heure après, les deux enfants étaient assis l’un près de l’autre dans un wagon de 3e classe. Au bout d’un instant la locomotive siffla et le train partit à toute vitesse.

Julien n’avait encore jamais voyagé en chemin de fer : il s’amusa beaucoup la première heure, il regardait sans cesse par la portière, émerveillé d’aller si rapidement et de voir les arbres de la route qui semblaient courir comme le vent.

Derrière eux, les belles cimes des Alpes du Dauphiné montraient leurs têtes blanches de neige que le soleil faisait reluire. — Vois-tu, Julien, cette chaîne de montagnes que nous laissons derrière nous ? C’est par là qu’est Grenoble, la capitale du Dauphiné.

— Oh ! que ce doit être beau, Grenoble, si c’est au milieu des monts !

GRENOBLE. — Cette ville de 68.600 âmes est divisée en deux parties par l’Isère, sur laquelle elle a de magnifiques quais. Elle est renommée, ainsi que Valence et Vienne, pour ses fabriques de gants et de peaux délicates. C’est près de Grenoble que se trouve le couvent de la Grande-Chartreuse, situé dans un site superbe, et où se vend la liqueur connue sous ce nom.


— J’ai lu en effet dans ma géographie que c’est une des villes de France qui ont les plus belles vues sur les montagnes. Elle est dans la vallée du Graisivaudan, dominée par des forts qui la rendent presque imprenable.

Julien, malgré son pied malade, ne pouvait s’empêcher de se traîner sans cesse du banc à la portière. Enfin, pour se reposer, il ouvrit son livre d’histoires.

— André, dit-il, voilà longtemps que je n’ai lu la vie des grands hommes de la France ; puisque nous passons en ce moment dans le Dauphiné, je veux connaître les grands hommes de cette province.

André s’approcha de Julien, et tous les deux tenant le livre