Page:G. Bruno - Le Tour de la France par deux enfants, 1904.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Au fond était une petite fenêtre, hermétiquement close pour empêcher l’eau des vagues de pénétrer à l’intérieur.

Puis ce furent les salles de bains qu’on visita avec leurs jolies baignoires, la salle à manger avec sa longue table ; on regarda les buffets, où les verres et les assiettes étaient fixés pour éviter que le mouvement du navire ne les brisât. Au-dessus de la table pendait une toile tendue : — Voyez-vous ? dit le marin, quand les passagers dînent et que la chaleur est trop forte, par exemple sur la mer Rouge ou sous l’Équateur, un Chinois placé près de la porte agite cette toile avec une corde : la toile se remue alors comme un grand éventail, et donne de l’air aux passagers… Ce piano, qui est au fond de la salle, sert à égayer les longues soirées à bord du navire.

— Comme tout est prévu ! disait Julien ; ce navire est une vraie ville qui se promène sur l’eau.

— Mais où couchent donc les matelots ? demanda André.

— Venez, venez, dit le marin. — Et on entra dans une grande salle basse. — Voici notre dortoir, dit-il.

— Comment cela ? reprit Julien, je ne vois pas un lit.

— Patience, j’en vais faire un pour vous montrer.

Et en moins de rien le marin saisit au plafond un paquet qu’il déroula. C’était une natte de forte toile, longue et étroite. Il accrocha une des extrémités à un crochet fixé au plafond, l’autre à un second crochet placé à deux mètres de distance ; puis, se tenant des deux mains à l’un des crochets, il s’enleva de terre et bondit dans cette couchette suspendue en l’air.

Hamacs des matelots. — Dans les navires, où l’on a si peu de place, il faut que des centaines d’hommes couchent dans un très petit espace : les matelots ne se servent point de lits. Ils ont de petites couchettes qu’on ramasse le jour et qu’on suspend le soir.


— Voici, dit-il, le lit fait et votre serviteur dedans. J’ai