Peu d’heures après on était en vue du département de l’Hérault. Le patron fit observer à Julien qu’avec une longue vue on pourrait apercevoir les maisons de la ville de Montpellier, ainsi que le beau jardin du Peyrou qui la domine.
— Nous voici près de Cette, ajouta-t-il. Nous arriverons de bonne heure.
Le soir, en effet, n’était pas encore venu quand on aperçut Cette et la montagne assez haute qui la domine.
Lorsqu’on eut replié les voiles et attaché le bateau, le patron s’informa de Frantz Volden auprès d’un marinier qui arrivait de Bordeaux par le canal du Midi. On lui apprit que Volden était bien malheureux : il était venu à Bordeaux pour retirer ses économies de chez un armateur à qui il les avait confiées, mais cet armateur avait fait de mauvaises affaires ; tout ce que Volden possédait se trouvait englouti. Volden en avait conçu un tel chagrin qu’il avait fini par tomber gravement malade. À cette heure, il était à l’hôpital de Bordeaux, atteint d’une fièvre typhoïde, dans un état de délire et de faiblesse tels qu’il ne fallait pas